• Déchéance de la nationalité : Sarkozy contredit Nicolas

    Le chef de l'Etat veut déchoir de leur nationalité les délinquants d'origine étrangère. En 2006, il refusait toute forme de double peine.

    Nicolas Sarkozy avec Brice Hortefeux à Grenoble ce vendredi (Philippe Wojazer/Reuters)

    Au plus bas dans les sondages de popularité, Nicolas Sarkozy mise une nouvelle fois sur la sécurité pour regagner l'adhésion de l'opinion. A l'occasion de l'installation du préfet de l'Isère, l'ancien policier Eric Le Douaron, il a annoncé, ce vendredi à Grenoble, vouloir déchoir les délinquants d'origine étrangère de leur nationalité :

    « Nous allons réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. Je prends mes responsabilités.

    La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police ou d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique.

    La nationalité française se mérite. Il faut pouvoir s'en montrer digne. Quand on tire sur un agent chargé des forces de l'ordre, on n'est plus digne d'être français.

    Je souhaite également que l'acquisition de la nationalité française par un mineur délinquant au moment de sa majorité ne soit plus automatique. » (Ecouter le son recueilli par France Info)

    « Ne peut varier selon que l'on est Français ou non »

    La salle est silencieuse, comme le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et la Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, présents à ses côtés. Nicolas Sarkozy semble bien éloigné de l'égalité républicaine… et de son ancienne « conviction ».

    Une « conviction » pourtant couchée noir sur blanc lorsque, après deux années passées au ministère de l'Intérieur, il écrit en 2004 « La République, les religions, l'espérance » (éditions du Cerf), se plaçant à l'antipode des déclarations de ce vendredi :

    « La réforme de la double peine a procédé de la même conviction : à chaque délit, à chaque crime, il doit y avoir une réponse pénale ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l'on est, sur sa carte d'identité, Français ou non.

    Lorsqu'il a passé toute son enfance en France ou qu'il y a fondé une famille, le second n'a pas à subir une seconde sanction en étant expulsé dans son pays de nationalité et coupé de sa famille. »

    Si le chef de l'Etat s'éloigne aujourd'hui de cette position, il se rapproche en revanche du programme du Front national. Encore dans ses voeux pour 2010, Jean-Marie Le Pen réclamait que soient rendues « plus sévères les procédures de naturalisation et de déchéance de la nationalité ». Il a été entendu.

    Photo : Nicolas Sarkozy avec Brice Hortefeux à Grenoble ce vendredi (Philippe Wojazer/Reuters)


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