• Et si DSK revenait ?

    Les meilleurs scenarios ne sont jamais écrits. Ils sont. L’affaire DSK risque fort de se dégonfler comme un matelas pneumatique estival. D’ailleurs et à n’en pas douter, le feuilleton va continuer tout l’été et occulter le reste de l’actualité. Mauvaise semaine pour la première secrétaire du PS, Martine Aubry, décidément à contretemps et qui venait d’annoncer sa candidature à la primaire de son camp. Sarkozy avait tout fait pour torpiller sa déclaration : remaniement gouvernemental, intronisation de Christine Lagarde au FMI,…Mauvaise semaine pour le président sortant qui fourbissait ses armes en vue de la mêlée de l’année prochaine et de ses ennemis supposés (au passage, il perd une de ses meilleures cartes : Christine Lagarde, dont la nomination apparaît pour le coup surréaliste). Toute la semaine, l’actualité en France était sollicitée comme une vieille serpillère que l’on tord et retord pour en tirer encore un peu plus. Et c’est New-York qui met tout le monde d’accord.
    Si le rebondissement dans l’affaire DSK se confirme (restons prudents), l’ancien patron du FMI peut tout espérer. Innocenté des graves charges qui pesaient contre lui, libéré des contraintes policières, il peut tout envisager. Même se lancer dans la bagarre hexagonale. Surtout se lancer dans la bagarre !
    - D’autant plus qu’un DSK auréolé d’un tel martyre va, sans nul doute, caracoler en tête des sondages de popularité. Renaissance inattendue, mais renaissance indispensable pour construire un nouvel itinéraire qui, de toute façon, se sera pas semé de roses. Mais les Français – on n’ose dire les Françaises…- aiment tant les martyrs. Leurs martyrs. On imagine déjà le tarmac de Roissy noir de monde pour le retour de l’enfant prodige ! Une quasi sanctification pour celui à qui l’on reprochait d’avoir tant péché.
    - François Hollande poursuit sur son erre de candidat parti en début d’année, c’est-à-dire avant le sinistre moi de mai quand DSK a été appréhendé. Logique : jusqu’à cette date, les rencontres entre l’ancien patron du PS et l’ancien ministre des finances de Jospin n’avait rien donné. Et puis, il faut garder un semblant de sérieux aux primaires socialistes…
    - Les termes du pacte de Marrakech, qui distribuait les rôles entre la patronne du PS et DSK, tiennent-ils toujours, ou plutôt sont-ils réactivés ? Si oui, Martine Aubry doit retirer sa candidature toute fraîche. Sacré dilemme pour la maire de Lille qui avait tant hésité et tant préparé son entrée en lice au risque de se voir taxer de velleitaire. Se maintenir en cas de come-back de DSK dans la course à l’investiture, signifie une nouvelle guerre des chefs et le risque d’en porter la responsabilité. Pour la maire de Lille, c’est un nouveau choix cornélien qui s’annonce.
    - En cas de retour de DSK, (et il a jusqu’au 13 juillet pour prendre part à la primaire, mais cette dernière est-elle encore pertinente ?), toutes les stratégies sont envisageables. Au PS comme au centre ou à droite. Au PS : si DSK à nouveau en piste, on va assister à un tsunami de ralliements au « Saint Sébastien de Washington », des « hollandais », des « aubrystes », beaucoup d’autres,…la pression sera très, très forte pour qu’il retrouve son statut de présidentiable. Les déclarations des un(e)s et des autres seront examinées au microscope. L’été sera chaud, Rue-de-Solférino. Balayées, ces primaires auxquelles personne ne comprenait rien. Maintenant, si DSK blanchi, une nouvelle candidature naturelle s’impose. Désormais, l’équation psychologique et politique de DSK est presque inattaquable. Bigre ! Ce type a résisté à la machine policière et judiciaire américaine ! C’est le comte de Monte-Cristo qui part à l’assaut de l’Elysée !
    -Le centre pourrait aussi s’éclaircir. On sait que DSK couvrait une partie de cet électorat indécis et volatil. Borloo, Bayrou, voire Villepin,…autant de personnalités « DSKcompatibles », toutes en mal de positionnement et d’élan et qui pourraient ainsi trouver un sillage.
    - A droite, ce n’est pas le retour à la case départ quand DSK s’affirmait de jour en jour comme l’adversaire de Nicolas Sarkozy. « On a des photos…on va les sortir pendant la campagne », disaient les méchants quand on évoquait devant eux les turpitudes du directeur du FMI. Comme on a déjà tout dit et même encore plus sur ces mêmes turpitudes, leurs agissements et allégations n’auront que peu d’écho. La grande catharsis à l’américaine est passée par là. Sarko et ses boys doivent revoir leur copie. Avec une épée de Damoclès : un second tour DSK/Le Pen.
    - Même punition pour Mélenchon et Marine Le Pen qui ré-entonnent leur diatribes anti-tout. Mais que peuvent-ils vraiment ? Purgé de ses mauvais démons devant l’opinion, DSK n’offre que peu d’aspérités à ses détracteurs.
    - Au passage, honte sur les défenseurs torquemadesques de la femme de chambre pure et vierge et qui en ont profité pour asséner des combats d’arrière-garde. Nous y reviendrons.
    - Cette présidentielle ne sera pas comme les autres. On avait compris.


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