• François Bayrou, force tranquille

    François Bayrou sera, ce week-end, aux universités d'été du Modem.

    François Bayrou sera, ce week-end, aux universités d'été du Modem. 

    Le président du Modem affiche une étonnante confiance. Cette attitude n'est pas surprenante en soi. Le centriste se prépare pour sa troisième élection présidentielle. En 2002 et 2007, il avait perdu dès le premier tour. Mais les deux élections n'avaient rien de commun.

    À la première, il n'avait récolté que 6,84% des suffrages. Lui qui se prédisait troisième homme n'avait fini que quatrième, derrière Lionel Jospin. À la seconde, en revanche, François Bayrou avait joué les troubles-fête, recueillant 18,57% des voix. Peut-être y croit-il, alors, sûr de lui et de son destin présidentiel. « Il n'y a qu'une réponse à la défaite, et c'est la victoire », disait Winston Churchill et dans le paysage politique, Jacques Chirac et François Mitterrand ont déjà démontré les bienfaits de l'obstination. 

    Les sondages ne lui donnent pas forcément raison. Selon une enquête Harris Interactive pour Le Parisien / Aujourd'hui en France publié le 7 septembre, François Bayrou recueillerait entre 7 et 9% des suffrages exprimés au premier tour, bien loin derrière le candidat socialiste – s'il s'agit de François Hollande ou Martine Aubry – Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et même Eva Joly, la candidate d'Europe Écologie – Les Verts. Le Modem distancé par les écolos ? C'est la résultante d'un éparpillement des forces, le centre se trouvant partagé entre François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. 

    Et pourtant, le président du Modem est confiant. Les ventes de son livre, 2012 État d'urgence, sont plutôt bonnes, l'ouvrage s'étant vendu à 35.000 exemplaires. Surtout, l'actualité lui confère une certaine légitimité. La dette, que PS et UMP promette de combattre, il en parlait déjà en 2002. En 2007, il en avait même fait l'un des axes forts de son programme. Le porte-parole du Modem, Yann Wehrling, ne dit pas autre chose. « Notre plus, c'est la cohérence. Quand vous dites la même chose depuis des années et le prouvez par vos actes, vous pouvez vous exprimer avec crédibilité », assure-t-il. 

    Un rapprochement avec Villepin ?

    Et puis, l'état des opposants a de quoi le rassurer sur ses propres forces. Dominique de Villepin, relaxé mercredi dans le cadre de l'affaire Cleastream, ne décolle pas des sondages. A tel point que l'ancien Premier ministre paraît envisager un rapprochement avec le président du Modem. C'est ce qu'il a laissé entendre dans Libération, début septembre, en saluant l'analyse de François Bayrou sur la situation d'urgence  de la France. « On sera tous obligé de faire un pas l'un vers l'autre », a simplement relevé Bayrou.

    L'Alliance républicaine écologique et sociale (Ares) ne fait guère mieux, engluée dans une lutte fratricide entre Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, tous deux anciens ministres du gouvernement Fillon. « Une campagne présidentielle, ça décape, a déclaré François Bayrou. Moi, je l'ai été deux fois. L'avantage, c'est que je ne suis plus dépendant de ce décapage. (…) Je n'ai jamais eu autour de moi une aussi bonne équipe. Pour gagner, il faut un noyau solide, pas une équipe de bric et de broc. » Bric Morin et Broc Borloo apprécieront. 

    Pour confirmer cet état d'esprit, Bayrou devra séduire et rassembler. Cela commence ce week-end, dans le Var, à l'occasion des universités d'été du Modem. C'est là, sur la presqu'île de Giens, qu'il préparera son plan d'attaque pour gagner l'Elysée.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :