• Aubry candidate contre Hollande

    Martine Aubry et François Hollande, les deux têtes d'affiche du Parti socialiste en vue de 2012, ont depuis longtemps des relations conflictuelles. La première secrétaire surtout, en veut à son predecesseur pour diverses raisons.

    François Hollande et Martine Aubry, en mars 2003

    François Hollande et Martine Aubry, en mars 2003 SIPA

    Hollande et Aubry, des « jumeaux » interchangeables ? Pour Arnaud Montebourg, électron libre de la primaire socialiste, ça ne fait pas de doute. Mais l'ancienne et l'actuel premier secrétaire seraient plutôt dans la catégorie « frères ennemis ». « Je n'ai que des amis au PS », ânonne pourtant régulièrement le député de Corrèze, tout en jouant discrètement la carte de la base contre le sommet, des militants-électeurs contre l'appareil. À un front « Tous sauf Hollande », qui serait actuellement constitué par Martine Aubry et Ségolène Royal, il a d'ailleurs dit préférer le « Tous pour Hollande ». « Ce serait une curieuse conception d'une candidature si elle s'exprimait par rapport à une autre », a-t-il ajouté jeudi lors d'un déplacement à Périgueux (Dordogne). Pas sûr que cela freine la première secrétaire, sa meilleure ennemie rue de Solférino et quasi-candidate à la primaire. Car la maire de Lille pense avoir des raisons d'en vouloir à l'ancien n°1 du parti.

    Héritage. De l'extérieur, Hollande et Aubry présentent un même profil social-démocrate. Issus tous deux de l'énarchie, ils sont pro-européens à l'instar de leur mentor et père (au sens propre, pour elle) Jacques Delors. Les premiers déchirements auraient émergé justement autour de l'ancien président de la commission européenne, lorsque celui-ci renonce en 1994 à se présenter à la présidentielle sous les couleurs du PS. Aux yeux d'Aubry, Hollande se serait un peu trop ouvertement affiché comme le dépositaire du Delorisme, interprétent les "solférinologues" avertis.

    Législatives. En 2002, après le choc de l'élimination du PS à la présidentielle, Aubry perd la 5e circonscription du Nord face à un candidat UMP. Elle se replie alors sur son mandat de maire de Lille. Mais lorgne à  nouveau sur une circonscription en 2006, la 2e, détenue par son rival socialiste Bernard Derosier. Ce dernier annonce en effet vouloir raccrocher, après sept mandats. Sauf qu'il fait volte-face et annonce vouloir rempiler. Aubry renonce finalement et reproche à Hollande et à la direction du PS de pas l'avoir soutenue face à Derosier.

    Divisions. Lorsque Hollande annonce quitter la direction du Parti socialiste en 2008, après 10 ans au poste, il ne désigne aucun successeur. La suite est connue : Aubry brigue le poste et est élue face à Ségolène Royal. L'Etat dans lequel elle dit trouver la maison Solférino confirme le peu d'estime dans lequel elle tient l'ancien occupant du poste. La maire de lille dit avoir du réparer les toilettes elles-mêmes. Hollande, qui n'a jamais été ministre et a toujours joué la synthèse consensuelle entre les divers courants du PS, est jugé responsable des divisions intestines et des guerres de clans. Elle, claironne vouloir « remettre le parti au travail ».


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