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Par Michel DO CARMO le 29 Juin 2011 à 09:44
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a invité la nouvelle directrice générale du FMI, Christine Lagarde, à "quitter son habit de libérale pour prendre celui de la régulation".
La ministre française de l'Economie a été désignée hier pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international. "Je suis contente que ce soit une Européenne", a dit Martine Aubry sur France Inter.
"J'espère que madame Lagarde va quitter son habit de libérale pour prendre celui de la régulation", a ajouté celle qui est candidate depuis hier à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle de 2012.
Si Christine Lagarde "veut vraiment changer les choses à la tête du Fonds monétaire international, il faut effectivement qu'elle pousse les gouvernements (...) à réguler, à changer et à ne pas faire en sorte que la finance internationale veuille dominer le monde", a poursuivi Martine Aubry.
La nomination de Christine Lagarde est à ses yeux "une bonne nouvelle pour l'Europe". "L'Europe est en pleine crise avec la Grèce et peut-être demain d'autres pays. Tout cela vient d'une absence totale de régulation et ceux qui ont critiqué les banques n'ont rien fait pour réguler", a-t-elle estimé.
Interrogée sur le plan d'austérité en Grèce, Martine Aubry a estimé que "la folie aujourd'hui c'est d'imposer à la Grèce un remède qui est pire que le mal". "Il faut lui donner un temps qui va de trois à cinq ans en lui disant : 'Vous allez réduire vos déficits mais vous n'allez pas casser la croissance, qui casse les recettes et qui entraîne une situation pire que tout'".
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Par Michel DO CARMO le 24 Juin 2011 à 12:16
L'optimisme de la raison
Quelque critiques que puissent être la situation et les circonstances où vous vous trouvez, ne désespérez de rien; c’est dans les occasions où tout est à craindre, qu’il ne faut rien craindre; c’est lorsqu’on est environné de tous les dangers, qu’il n’en faut redouter aucun; c’est lorsqu’on est sans aucune ressource, qu’il faut compter sur toutes; c’est lorsqu’on est surpris, qu’il faut surprendre l’ennemi lui-même. (Sun-Tse, L’Art de la Guerre)
On peut prendre pour une provocation de parler d'optimisme de la raison au moment de la montée de tous les périls, pourtant c'est justement dans ces moments qu'il ne faut pas céder à la panique mais préparer les "lendemains qui chantent", car les beaux jours reviendront même si beaucoup en doutent. On peut dire qu'on en voit déjà les premières lueurs, un peu comme les premiers résistants annonçaient la libération au coeur de la nuit nazie.
Aujourd'hui, la situation est loin d'être aussi dramatique, bien qu'on n'ait rien vu encore, la succession des interventions pour repousser une crise systémique de plus en plus insoluble ayant épuisé tous les moyens des Etats (taux d'intérêts minimum, déficits maximum) jusqu'à se fragiliser eux-mêmes et se retourner contre leurs citoyens pendant que s'amorce une guerre des monnaies. Cependant, l'expérience de la crise de 1929 nous donne un coup d'avance, peut-on dire, la répétition du krach de la dette ayant déjà provoqué un retournement idéologique très sensible. Certes, ce qui domine pour l'instant, c'est plutôt la désorientation et une confusion des esprits qui peut mener à toutes sortes de dérives autoritaires et xénophobes, mais qui met tout de même un terme à une lente descente aux enfers, période de désocialisation et d'individualisme exacerbé où le dogmatisme néolibéral nous a fait entrer dans une des périodes les plus noires pour l'intelligence. Le remake des années folles avec les années fric avait de quoi nous dégoûter d'un monde qui bafouait tous nos idéaux et inversait toutes les valeurs mais quand le désespoir se transforme en colère et qu'il faut passer à l'action, il n'est plus temps de se complaire aux éructations de quelques vieilles badernes atrabilaires qui nous prédisent inlassablement la fin du monde, alors que ce n'est que la fin du vieux monde à laquelle nous assistons et qui ne mérite pas tant de remords.
On peut, tout au contraire, espérer à nouveau et discerner les immenses potentialités de l'époque, époque révolutionnaire comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire à cette rapidité et cette ampleur, avec une conjonction inédite des crises (économique, écologique, géopolitique, technologique, anthropologique, idéologique) où tout est bouleversé de fond en comble en quelques dizaines d'années seulement, au point qu'on peut légitimement avoir l'impression que le sol se dérobe sous nos pieds, des idéologies dépassés ne permettant pas de comprendre quoi que ce soit à ce qui se passe. Il y a un nouveau langage à inventer. C'est dans ces périodes pourtant qu'il est peut-être le plus exaltant de vivre, c'est là que s'ouvrent des possibles et que notre action peut être décisive pour orienter l'avenir et peser sur les choix futurs. C'est dans ces commencements qu'il est le plus important de savoir déceler la richesse des possibles, en évitant de s'égarer sur des voies utopiques sans issue pour saisir plutôt les véritables opportunités qui s'offrent à nous. Il s'agit de construire une stratégie politique pour une sortie de crise qui ne sauve pas seulement les meubles mais qui soit la conquête de droits nouveaux et d'une société pacifiée, d'une économie plus soutenable au service du développement humain, prenant en compte les conditions de sa reproduction. Vraiment de quoi retrouver une bonne dose d'optimisme pour notre avenir et les jeunes générations.
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Par Michel DO CARMO le 15 Juin 2011 à 21:54
Réforme : fusion ardue
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