Article la semaine des pyrénées du 6/01/11

Nous remercions Virgine Menvielle pour cet article.

« Est-ce la solution? »

L’association ECHOCITOYEN vient de créer un blog. Leur but : informer les luzéens des projets en cours sur le canton.

Depuis un an déjà, l’association ECHOCITOYEN fondée par Stéphanie Marchand, décrypte l’actualité du canton. En ligne de mire : la future remontée lourde reliant Larise à Luz Ardiden et la liaison Cauterêts – Luz. Stéphanie Marchand et sa vice-présidente, Annie Sagnes-Leroux font le point.

La semaine des Pyrénées :

Quel a été l’objet de votre dernière réunion?

Nous avons beaucoup parlé de Cauterêts. Selon nos informations, le maire, Michel Aubry ne s’est pas rendu à la réunion de l’UTN (unité touristique nouvelle). On nous a pourtant assuré que les cauterésiens étaient ravis de ce projet, ils ne le sont peut-être pas tant que ça. Nous pensons qu’on se complique beaucoup pour sauver la station alors que des solutions simples existent. Prenons l’exemple des tarifs, depuis notre adhésion au groupe N’PY, ils ont fortement augmenté. Nous n’avons peut-être pas les infrastructures suffisantes pour pratiquer de tels prix. Si la remontée lourde se réalise, il faudra que quelqu’un rentabilise cet investissement. Qui va payer et pourquoi?

Vous parlez de chiffres en baisse, pourtant N’PY présente des chiffres records pour ce début de saison?

Oui, mais ce sont des chiffres globaux. Nous ne disons pas non plus que la station ne fonctionne pas du tout. Nous avons eu quelques jours avec une très bonne fréquentation, mais nous remarquons qu’elle est de plus en plus ciblée sur une période donnée et que le reste du temps les lits sont vides.

« LE VILLAGE EST TOUJOURS VIDE »

Cet exemple nous paraît très pertinent, on nous avait promis que la création de résidences de tourisme amènerait davantage de monde au village, ce n’est pas le cas! Ceux qui logeaient dans d’autres hébergements se sont rapatriés sur ce type de logements, c’est tout. Le village est toujours vide! Nous ne croyons pas que ce projet va nous faire venir des clients. Les gens ne vont pas faire 3km à pied depuis Larise pour venir boire un café au village.

Justement, l’an dernier, plusieurs commerces ont fermé au village, qu’en est-il aujourd’hui?

Nous ne pouvons pas réellement dire que la situation se soit améliorée. Il n’y a pas eu de créations de boutiques, quant aux restaurants, ça fait des années qu’on n’en a pas vu s’ouvrir sur Luz. Nous devrions avoir du monde au village mais il n’y a personne. Nous n’avons pas assez de structures de fond de vallée qui pourraient faire rester les touristes au village et qui fonctionneraient aussi bien l’été que l’hiver. Heureusement nous avons les thermes!

Trouver des activités praticables toute l’année

Une patinoire a toutefois été installée, cette saison?

Oui, c’est une très bonne chose, ça fait des années que les commerçants la réclament et c’est bien de les avoir écoutés. Maintenant est-ce réellement la meilleure chose à faire. On se met en concurrence avec Gèdre alors que nous aurions pu travailler ensemble ou proposer une tout autre activité comme des pistes synthétiques par exemple. De plus, la structure aurait été présente toute l’année. Le village est aussi beau que Cauterêts mais nous attirons beaucoup moins de visiteurs, inspirons-nous davantage d’eux. A Luz, c’est comme si on construisait l’ascenseur avant d’arranger les étages. Pourquoi ne pas se tourner davantage vers Barèges et Gavarnie et proposer des forfaits pour les trois stations, comme autrefois.

Vous trouvez que Luz ne travaille pas assez avec le reste de la Vallée?

Oui, nous nous mettons en concurrence les uns contre les autres. Ce n’est peut-être pas la meilleure solution à adopter.

Sur votre blog vous vous inquiétez beaucoup de l’enneigement de la station, n’êtes-vous pas un peu alarmiste?

Nous ne sommes pas alarmistes, nous sommes inquiets. Les études montrent que nous n’aurons sans doute plus de neige dans 15 ans, c’est demain!

Bien sûr, ils peuvent se tromper mais le risque existe. Ne vaut-il pas mieux réfléchir avant de se lancer dans des investissements d’une telle importance qui auraient d’ailleurs encore augmenté depuis les premières estimations (le projet était estimé à 15 millions d’euros)?

A la fin nous risquons d’approcher des prix du projet en partance du village qui était décrit comme beaucoup trop cher par la ville.

D’autant plus que 50% du chiffre d’affaires sur le village est réalisé pendant l’été, est-ce donc réellement primordial d’investir l’avenir du village sur la saison hivernale?

Virgine Menvielle