Claude Mauvy, en compagnie du maire de Luz, a suivi les travaux historiques et spectaculaires du pont Nopoléon./Photo Ph. L.

Rendons à César ce qui est à César : Napoléon III fut un grand bâtisseur et pas seulement à Paris avec le baron Haussmann, qui fit entrer la France dans l'ère moderne. Venu aux bains à Saint-Sauveur avec l'impératrice Eugénie, en juillet 1859, l'empereur décida, lors de ce séjour de trois semaines, un vaste programme de travaux dont le pont Napoléon. Il retint lui-même l'emplacement de l'ouvrage et fit le choix d'un solide pont en pierre qui, de son tablier de 68 m de long, domine spectaculairement le gave de 63 m de haut. Le pont Napoléon est aujourd'hui un monument historique admiré et visité même si, curieusement, il n'est pas inscrit à l'inventaire et les travaux qui viennent de s'y dérouler ont eux-mêmes un caractère historique.

En effet, ils se déroulent 150 ans après la construction. Ils ont aussi été spectaculaires ! La balustrade en fonte, qui pèse quand même 24 t et qui présentait quelques faiblesses, d'où une crainte pour la sécurité du public, a dû en effet être déposée pour être réparée et remise aux normes.

C'est une entreprise jeune, Fabre-Fourtine, spécialisée dans les travaux difficiles, situé à Sassis, en pays Toy (comme l'entrepreneur d'origine), qui a mené l'opération avec une entreprise de Soulom, prouvant ainsi qu'il y a localement un réel potentiel particulièrement adapté à l'économie montagnarde.

Aujourd'hui, le pont a été rendu à la circulation et pour de longue année, sans doute.

Claude Mauvy, un Luzéeen qui nous avait déjà gratifiés d'une exposition originale sur les ronds-points et leur philosophie, a eu le privilège de suivre de bout en bout le chantier avec l'accord des entreprises, de Luz et du conseil général.

Il présente, aux thermes de Saint-Sauveur, dans le grand et superbe hall, une exposition sur le déroulement du chantier qui est à découvrir, d'autant qu'elle est fort bien commentée.

Du bel ouvrage à tout point de vue : expo, travaux et ponts.

Samedi 18 a été inaugurée la promenade Napoléon et Eugénie en présence de nombreuses personnalités : Josette Durrieu, présidente du conseil général ; Chantal Robin-Rodrigo, députée ; Viviane Artiganave pour le conseil régional, le sous-préfet d'Argelès, le directeur du Parc national, Jacques Behague, Georges Azavant.

La balade commence naturellement à la maison Gradet-Poque, aujourd'hui mairie-maison des services. À l'époque de Napoléon III, c'était certainement la plus luxueuses des maisons de la ville. L'Empereur y tint un conseil des ministres qui préluda à la construction du pont Napoléon. C'est là aussi que des ouvriers, lors de l'aménagement de la mairie, trouvèrent un trésor ; une « trouvaille » qui, entre autres, servit de déclencheur a la création de la promenade. Le maire A. Lescoules en a d'ailleurs rappelé la genèse. Cette réalisation s'inscrit dans le cadre d'un tourisme responsable, d'une nouvelle offre touristique de qualité. Le montant de l'opération, hors travaux financés par le conseil général, s'élève à la somme de 528.688 € HT, les subventions à 381.019 €, soit une aide de 72 %, taux atteint grâce au coup de pouce de la région dans le cadre du plan de relance. Diverses entreprises ont participé à son exécution : ONF (coupe de bois et plantation), LBTP (murs en pierre), Pratdessus frères et Mallet pour la partie encorbellement et cheminement le long de la route rendu ainsi plus sûr ; Lacaze et Cance (balustrades)… L'opération a été qualifiée d'exemplaire, confortant les atouts du Pays Toy. Par Sainte-Barbe et Solférino, le promeneur rejoint les thermes de St-Sauveur en passant par le pont Napoléon tout juste rouvert. La balade se veut historique mais aussi poétique. La mise en valeur du thème Napoléon a été confiée à Sylvie Couralet et Pierre Perouchet, assistés de Brice Torrecillas, écrivain ; Agnès Benazet, peintre ; Elène Usdin, photographe. Chacun, en la parcourant ensuite, a pu mesurer la qualité de l'ensemble. A vous maintenant !